Nos réserves naturelles

Roudebierg
Roudebierg

Roudebierg

À l’est de Dudelange se trouve le Roudebierg, un long versant orienté au sud, dont la majeure partie appartenait autrefois au géant minier et sidérurgique Arbed. Le Roudebierg est l’une des plus grandes réserves de la fondation de la Minette.

La réserve naturelle de Roudebierg est située dans l’ancien site minier des Minettes, au sud-est de la commune de Dudelange et appartient au réseau Natura 2000. Elle est essentiellement constituée de pelouses sèches, se développant sur un sol limoneux et calcaire. C’est un sol qui est pauvre en éléments minéraux nutritifs, peu profond et qui ne retient pas l’eau, parfait donc pour le développement de pelouses sèches. En période estivale, ces pelouses subissent une sécheresse plus ou moins intense qui permet l’apparition d’espèces végétales rares, typiques de ces milieux.

L’abandon du pastoralisme et l’agriculture intensive sont les principales causes de régression des pelouses sèches et des nombreuses espèces qu’elles abritent. Ces paysages d’un intérêt écologique sans précédent sont en effet de véritables « hot spots » de biodiversité. Les pelouses sèchent abritent notamment une diversité étonnante d’orchidées, de papillons, d’abeilles sauvages et d’oiseaux. On y trouve également une grande diversité de graminées et chardons, ainsi que des genévriers. Ces habitats abritent aussi une multitude de lépidoptères, scarabées, sauterelles etc. L’insecte phare de la réserve de Roudebierg est cependant la majestueuse mante religieuse, que vous aurez peut-être le privilège de rencontrer au cours d’une balade dans la réserve. En effet, la réserve de Roudebierg constitue un site de reproduction très important pour cette espèce La menace principale qui pèse sur la mante religieuse est la disparition de son habitat au profit de zones industrielles, résidentielles, de routes ou de zones d’agriculture intensive utilisant des produits phytosanitaires fatals pour cet animal. Les terrains acquis par la fondation à Roudebierg sont donc très précieux pour la conservation de cette espèce, et de la biodiversité en général.

Animal phare : Mante religieuse (Mantis religiosa)

La mante religieuse est une espèce de la famille des Mantidae, de 6 à 8cm de long. Vous la reconnaîtrez à ses grands yeux triangulaires et protubérants, ses pattes avant, les « ravisseuses » en forme de crochet replié et équipées de piques, ainsi qu’à son long corps gracile de couleur verte. Elle vit 6 à 9 mois, pendant lesquels elle se nourrie d’autres insectes, comme les criquets, les sauterelles ou les punaises, et se reproduit, pondant de 200 à 300 œufs après l’accouplement.

Buregronn
Buregronn

Buregronn

Avec ses pentes abruptes au nord et au sud et le cours du « Burebaach » au pied de la vallée étroite, la réserve naturelle « Bourenground » se trouve en dessous du château de Bourscheid. Riche en biodiversité, on peut découvrir plusieurs espèces d’orchidées dans ce biotope de type 6510, c’est-à-dire une prairie de fauche maigre de plaine. Le terme de « prairie de fauche de plaine » est trompeur, car il s’agit de prairies en pente raide et indique donc plutôt la composition des différentes associations végétales que l’on trouve ici. Situé en dessous du « Bourscheider Schloss », avec quelques murs en pierres sèches et le nom du cadastre (« Schlossgarten »), on peut supposer que les surfaces faisaient autrefois partie du château et des terres des châtelains. natur&ëmwelt Fondation Hëllef fir d’Natur possède ici 5,38 ha.

Pâturage itinérant et fossés de flux

Le pâturage itinérant est une forme de gestion extensive des pelouses maigres. Par une planification concrète, on essaie d’intégrer différents sites au niveau national dans ce pâturage, qui est en grande partie effectué par un berger itinérant. En fonction des caractéristiques des différents sites, le troupeau de moutons pâture une à deux fois par an les différentes surfaces sous la surveillance permanente d’un berger professionnel. En tant que mode de gestion écologique, la transhumance contribue à la protection du patrimoine naturel et au maintien de la biodiversité. La diffusion des semences d’un site à l’autre par le troupeau itinérant est un véritable atout pour la biodiversité. Les surfaces du « Bourengronn » sont également pâturées par des moutons. Alors que la prairie située à l’est avait déjà été exploitée à l’aide de moutons dans le passé, cette mesure a été abandonnée il y a quelques décennies. Après des actions de débroussaillage et la pose de clôtures, la prairie a été récemment réactivée et est désormais exploitée par la bergerie itinérante Weber de Lieler. La prairie ouest doit également être rouverte et entretenue avec l’aide de moutons. Outre la transhumance, les surfaces en contrebas du château présentent un autre patrimoine culturel immatériel. Avant l’apparition des engrais, des « fossés de flux » ont été aménagés afin d’irriguer les prairies de la vallée tout au long de l’année et de pouvoir ainsi les fertiliser. Combinée à une fauche tardive, cette technique permettait d’assurer les stocks de fourrage nécessaires dans une région plutôt peu rentable comme l’Oesling. Cette pratique était alors très répandue en Europe et des vestiges de ces fossés de flux se retrouvent encore aujourd’hui dans de nombreuses vallées ardennaises, comme ici dans le « Bouregronn ». L’irrigation des prairies de vallée a entraîné, selon l’endroit, une diversification de la végétation et le développement d’habitats calcaires et maigres, assez inhabituels dans la région. Certains des anciens fossés de flux sont encore bien visibles aujourd’hui dans la région et certains sont même stabilisés par des murs en pierres sèches, ce qui constitue un autre habitat passionnant.



Dumontshaff
Dumontshaff

Dumontshaff

Entre 2004 et 2007, la plaine alluviale entre le Dumontshaff et la Lameschmillen a été le théâtre d’un projet de valorisation écologique d’une grande envergure : la renaturation de l’Alzette et de son affluent Kiemelbaach.

La Fondation était porteuse de ce projet européen LIFE-Nature, réalisé en partenariat avec l’Administration de la nature et des forêts, les communes de Schifflange et de Mondercange, de l’Office national du remembrement et du Ministère de l’environnement.

L’Alzette a été déplacée de son lit rectifié vers le thalweg, l’endroit le plus bas de la vallée, où elle méandre librement à travers une mosaïque de milieux humides restaurés : zones à eaux profondes et à eaux basses dans le cours d’eau, zones amphibiennes, prairies marécageuses, roselières, forêt alluviale, prairies à grandes laîches et mégaphorbiaies, etc.

La création d’un équilibre paysager entre le cours d’eau, la végétation des berges et la plaine alluviale permet l’augmentation de la capacité de rétention naturelle et, par conséquent, l’atténuation des pics de crue, l’amélioration de la capacité d'autoépuration par augmentation des zones amphibiennes et, enfin, la restauration de la diversité structurelle naturelle.

Depuis lors, on a constaté une explosion de la biodiversité locale avec, p. ex., 37 espèces végétales rares avec un statut de protection au Luxembourg, plus de 45 espèces d’oiseaux nicheurs, 13 espèces de sauterelles ..

Le projet a été accompagné de la mise en place d’une gestion de la plaine alluviale par pâturage extensif, afin de préserver un milieu ouvert, non boisé. Un troupeau mixte de vaches Galloways et de buffles des marais entretiennent ainsi en permanence plus de 40 ha.

La Grande douve (Ranunculus lingua) a longtemps été considérée comme disparue (« RE » sur la liste rouge) avant d’être retrouvée ici en 2009, l’Alzette renaturée offrant un habitat idéal : rivière s’écoulant lentement dans une zone alluviale régulièrement inondée.

La Cigogne blanche (Ciconia ciconia) apprécie les zones humides de la réserve, où elle peut trouver la petite faune vertébrée et invertébrée dont elle se nourrit. Dès la fin du projet, elle a élu domicile sur le nichoir artificiel près de la Lameschmillen où elle se reproduit dès lors avec succès tous les ans.

Plus récemment, deux plans d’eau ont été creusés par la Fondation dans le cadre du « Plan d’action mares ». Ces mares de faible profondeur offrent un habitat à de nombreux insectes et batraciens et constituent des pieds-à-terre temporaires essentiels pour les oiseaux migrateurs.

Le sentier didactique permet au promeneur de découvrir l’avifaune à partir d’une tour d’observation ainsi que les divers types de végétation de la plaine alluviale en empruntant des caillebottis dans les parties humides.


Stréissel
Stréissel

Stréissel

Située au nord-ouest du territoire de la commune de Bettembourg, cette  large zone alluviale de l’Alzette est protégée au niveau national et européen. Cette réserve est un des rares havres de paix pour la nature en général et les oiseaux en particulier, dans le sud du pays, morcelé par l’industrie et l’urbanisation.

La réserve naturelle de Stréissel présente une mosaïque d’habitats et cette diversité des milieux est d’une importance primordiale pour les oiseaux nicheurs et migrateurs : prés humides, prairies maigres de fauche, roselière, étangs et mares, forêt alluviale, l’Alzette et ses rives,..

Dans les années 1980 une série de plans d’eaux – étangs et mares – ont  été aménagés avec l’aide de l’administration communale et de la section locale de natur&ëmwelt.

Aujourd’hui, l’objectif principal est de conserver l’ensemble assez exceptionnel de 10 ha de prairies maigres de fauche d’un seul tenant. Ces surfaces sont gérées par des contrats de biodiversité à fauchage tardif et sans fertilisation. Menacés par l’intensification de l’agriculture avec des fauches précoces et répétitives et une fertilisation excessive, ces habitats sont en forte régression sur le territoire Luxembourgeois.

Des espèces d’amphibiens en régression profitent également des étendues d’eau de la réserve, où de nombreuses plantes aquatiques se développent. Ainsi, aux abords des points d’eau, on peut rencontrer des magnocariçaies, formations herbacées denses, composées, entre autres, de plantes de la famille des Cyperaceae comme les laîches. Les plans d’eau, indispensables à certaines espèces d’insectes pour la reproduction, en attirent une grande diversité.

Un défi pour le futur reste la revalorisation de la plaine alluviale en lui redonnant un caractère semi-naturel à travers une renaturation de l’Alzette.

Le crépis bisannuel (Crepis biennis) fleurit de juillet à septembre, reconnaissable à sa longue tige pouvant atteindre 50 à 100 cm. C’est une plante caractéristique des prairies maigres de fauche, habitat étant devenu très rare à cause de la fertilisation intensive.

Le triton crêté (Triturus cristatus) privilégie les eaux stagnantes peu profondes, ensoleillées, et riches en végétation. Le mâle se distingue de la femelle par la présence d’une crête sur le dos et le dessus de la queue. Très sensible à la pollution et à la modification de son biotope, l'espèce souffre de la disparition des zones humides et de l’augmentation de l’utilisation de produits chimiques.

L’iris des marais (Iris pseudacorus) est une plante commune des zones humides, toujours dans des eaux peu profondes. Elle supporte bien la pollution et l'eutrophisation, et est utilisée dans les systèmes de lagunage pour son pouvoir dépolluant.

Le sentier permanent IVV longeant le Stréissel prend son départ à Leudelange et traverse à deux reprises le grand Bois de Bettembourg : Partiellement classé comme réserve forestière intégrale, les activités forestières y sont réduites à un strict minimum.


Witteschbierg & Im Reder
Witteschbierg & Im Reder

Witteschbierg & Im Reder

Le Witteschbierg est une butte entre Medingen et Waldbredimus, dont les versants exposés sud et sud-est ont progressivement été abandonnés par l'agriculture depuis une quinzaine d'années. Im Reder est un versant très raide exposés nord-est, sur un sol similaire, en aval dans la vallée de Trintange.

A l'origine, le pâturage de ces versants marneux peu fertile, mais riche en calcaire, a permis le développement de pelouses sèches calcicoles ou de prairies riches en fleurs. Actuellement, on y retrouve encore une mosaïque de différents groupements végétaux avec tous les stades de transition : pelouse semi-naturelle à végétation basse, tapis de graminées riche en herbe à fleurs, végétation de lisière, broussailles constituées principalement de prunelliers, d'aubépines, de cornouillers, de rosiers sauvages et de troène, mais aussi d'arbres comme le merisier, le poirier sauvage et le chêne, vieux arbres fruitiers d'anciens vergers.

Malheureusement, l'abandon de l'activité agricole se traduit par une réduction de la biodiversité avec l'apparition et le développement des broussailles et une évolution progressive vers une forêt de type chênaie-hêtraie thermophile.

Les actions préparatoires ont débuté fin 2017, avec la coupe partielle des broussailles, l'enlèvement des rémanents de coupe et le passage d'un gyrobroyeur. Une nouvelle clôture d’environ 1,6 km délimite le site. En mai 2018, la reprise du pâturage des versants a démarré avec le 1er passage d'un troupeau itinérant de 250 moutons.

Depuis 2017, une douzaine de Rotary Clubs luxembourgeois soutiennent financièrement la valorisation écologique du Witteschberg et participent annuellement à une plantation. La plantation de 40 sorbiers domestiques (Sorbus domestica) - arbre de l'année 2017 - est venu compléter la diversité en fruitiers sauvages.

La pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) préfère des paysages ouverts riches en structures. Les écorcheurs sont des chasseurs-guetteurs qui pistent leurs proies à partir d’un observatoire et chassent des insectes des lézards et des petits mammifères. Une fois attrapée, la proie est empalée sur le barbelé ou des épines en vue de périodes plus défavorables.

Un petit sentier en boucle permettra à un public plus large de venir découvrir le site. La partie à travers le Witteschbierg est en cours de création (janvier 2022). En attendant, le randonneur peut emprunter le raccourci en orange, qui correspond au sentier local « Daller Trëppeltour », faisant le tour de la vallée des cerises.

Lamert & Mediterraner Garten
Lamert & Mediterraner Garten

Lamert & Mediterraner Garten

Le jardin méditerranéen de Schwebsange est un jardin présentant une collection privée de plantes, conçu et développé par Charles Roovers et Dieter Lingener il y a plus de 30 ans. Fin 2009, le jardin a été l’objet d’une donation à la Fondation, qui s’est engagée à préserver ce bijou.

Aujourd’hui, le jardin d’une superficie de 15 ares, rassemble environ 1.000 espèces et variétés de plantes. L’accent est mis sur les plantes du pourtour méditerranéen ou des climats subtropicaux à tropicaux. Ces plantes peuvent partiellement s’adapter au climat plus doux de la vallée de la Moselle, déjà apprécié à l’époque romaine pour la culture de la vigne. En outre, le jardin présente un large éventail d’arbustes de jardin classiques et des collections plus petites de variétés sélectionnées de pivoines, roses, roses de Noël, iris, hémérocalles et fuchsias.

En 2012, grâce au soutien financier de l'Oeuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte, une partie de la grange a pu être réhabilitée. Le nouveau bâtiment fait office de serre pour l'hivernage des plantes en pot en hiver et abrite les bureaux de la Fondation, qui organise aussi des visites guidées (mediterraner-garten.lu).

D’importants travaux de restauration ont eu lieu dans le cadre du projet LIFE Orchis aux lieux-dits In Lamert, Quärten et Hëllekaul . Un an après le premier débroussaillage, l’orchis pourpre (Orchis purpurea) recolonise les surfaces ouvertes.

Plusieurs nouveaux étangs ont été aménagés. Les saules têtards sont régulièrement entretenus lors des chantiers nature ‚Fit by Nature’, ouverts au grand public.

Découvrez la vallée de Lamert, le site Haff Réimech et le Biodiversum, havre de paix pour le grèbe huppé (Podiceps cristatus),  le jardin méditerranéen et la vallée du Kuebendällchen, le long d’un sentier exigeant, non balisé, combinant plusieurs sentiers locaux. Utilisez la carte et/ou le tracé gpx.

Scheierbierg, Fuusselach & Hiewelbierg
Scheierbierg, Fuusselach & Hiewelbierg

Scheierbierg, Fuusselach & Hiewelbierg

Les pentes abruptes du Scheierbierg et ces environs ont longtemps été utilisées comme pâturage. Le site offrait au début du 20ème siècle l’image d’une colline escarpée couverte de pelouses clairsemées et de vastes pelouses sèches, riches en espèces.

Suite à la mécanisation et l’intensification de l’agriculture, ces sites marginaux ont progressivement été abandonnés, et ont évolué vers différents stades d’embroussaillements voir forestiers.

Grâce au travail engagé des bénévoles de plusieurs sections de natur&ëmwelt, l'une des pelouses sèches embroussaillée et en état de friche a été revalorisée depuis les années 1980. La réserve Scheierbierg représente aujourd’hui une des pelouses sèches les plus précieuses du sud-est du pays.

Ces dernières années, de grandes populations d’orchidées s’y sont établies, ainsi qu’une panoplie d’espèces de plantes rares et protégées, comme par exemple la gentiane ciliée (Gentiana ciliata).

Le projet LIFE Orchis a pu sensiblement agrandi la réserve tout en y rajoutant deux autres grands sites, le Fuusselach et le Hiewelbierg, ancienne carrière à gypse. Les trois sites remplissent une fonction importante de corridor écologique, pour la faune indigène, notamment les oiseaux et les chauves-souris.

Les différentes espèces de chauves-souris, comme ici le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) avec de jeunes murins à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), s’orientent aux structures boisées, comme les arbres isolés et les haies.

La mélampyre des champs (Melampyrum arvense) est une plante autrefois typique des paysages agricoles est actuellement menacée d’extinction. Elle préfère des sols secs et calcicoles, exposés au soleil et se plaît à merveille sur les sols riches en calcaire du Scheierbierg.

La Brize intermédiaire (Briza media), aussi appelé tremblotte en raison du balancement dans le vent de ses épillets, est une autre plante typique des pelouses sèches, indicatrice des sols maigres.

Découvrez le paysage autour du Scheierbierg en utilisant la carte et/ou le tracé gpx, en combinant le sentier « Ierpeldenger Gipswee » avec le sentier de découverte AXA.

Kanecher Wéngertsbierg
Kanecher Wéngertsbierg

Kanecher Wéngertsbierg

Le « Kanecher Wéngertsbierg » représente un versant de 2 km de long exposé au sud, situé entre Canach et Gostingen, qui était autrefois un vignoble dans l'arrière-pays mosellan. Bien que longtemps abandonné, le site a été revalorisé depuis 1994.

De l'étendue de 40 hectares de vignes qui existait vers 1920, seulement 2,7 hectares sont actuellement exploités, dont 68 ares par la Fondation et les bénévoles de la section locale de natur&ëmwelt. Depuis 1995, le Kanecher Gotteszorn, qui est potentiellement le nom du vin produit à partir de ce vignoble, est devenu le premier vignoble biologique du pays, avec 16 terrasses préservant les structures historiques telles que le petit parcellaire et les terrasses de vignobles soutenues par des murs en pierre sèche.

Contrairement à d'autres régions où les vignobles ont été soumis à un remembrement viticole, cette région a préservé son petit parcellaire et ses terrasses en utilisant des murs en pierre sèche, une technique de construction ancienne sans liant ni mortier. Ces murs ont plusieurs avantages, notamment la préservation des terres agricoles contre l'érosion, la création de niches pour une faune et une flore diverses, et la création d'un microclimat bénéfique pour le développement des vignes.

Bien que ces structures historiques soient en grande partie recouvertes par une végétation dense depuis l'abandon de l'exploitation viticole, la Fondation met en œuvre depuis plus de 30 ans des projets de valorisation écologique et paysagère. Le débroussaillage des terrains et la réintroduction d'une exploitation, comprenant un vignoble, un pâturage et un verger, contribuent au développement d'une flore et d'une faune adaptées à cette pente ensoleillée.

Dans la partie est du site, en direction de Gostingen, une zone a été plantée avec des pêchers de vigne rouge (Prunus persica), une plante caractéristique des anciens vignobles qui servait autrefois à avertir les vignerons de la progression des maladies de l'oïdium.

Le lézard des murailles (Podarcis muralis) bénéficie de la réouverture des milieux boisés et retrouve son habitat typique autour des anciens murs en pierre sèche, désormais remis à la lumière du soleil.

Afin de transmettre le savoir-faire de la construction des murs en pierre sèche, un projet Interreg réunit des acteurs de la Grande-Région pour restaurer ce patrimoine en voie de disparition. Le site est également géré avec l'aide de chèvres et de moutons, agissant comme partenaires dans la gestion du paysage, ce qui peut être exploré en combinant le sentier Kanecher Wéngertsbierg et Baeumchesfels en utilisant la carte et/ou le tracé GPX.

Mensder Brill
Mensder Brill

Mensder Brill

La plaine alluviale de la Syre, située entre Uebersyren et Mensdorf, abrite la plus grande roselière du Luxembourg, répartie sur deux sites distincts mais similaires, le Mensder Brill et la Schlammwiss. Autrefois, le cours de la Syre a été modifié pour faciliter l'exploitation en l'asséchant à l'aide de fossés. En 2003, une opération de renaturation a été entreprise sur une longueur de 2 km au site Mesnder Brill, permettant à la Syre de retrouver son thalweg naturel, augmentant ainsi la capacité de rétention d'eau en cas de crue et créant de nouvelles zones humides.

Pour maintenir une plaine ouverte, un pâturage extensif permanent sur plus de 25 hectares a été mis en place, et en 2021, des buffles des marais ont été introduits pour adapter le système. Ce pâturage contribue à ralentir l'écoulement de la Syre, favorisant la création de différents milieux humides tels que la roselière dominée par les roseaux (Phragmites australis), les magnocariçaies avec des laîches de marais (Carex acutiformis) et la laîche aiguë (Carex acuta), les bandes humides le long des fossés et des rives de la Syre, les friches humides à reine-des-prés (Filipendula ulmaria), et les végétations flottantes.

L'avifaune de la région est impressionnante, avec 150 espèces recensées qui bénéficient de la diversité des milieux pour nicher et se nourrir. La roselière, en particulier, sert de station de service aux oiseaux migrateurs, agissant comme un dortoir et une mangeoire. Parmi les espèces présentes, le roseau commun (Phragmites australis) prospère grâce à l'abandon progressif du fauchage des zones trop humides.

Le martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), ambassadeur coloré des ruisseaux, est une espèce sensible à la pollution des ruisseaux et à la destruction des zones humides. La Schlammwiss héberge également la plus grande station de bagage d'oiseaux au Luxembourg, où des bénévoles capturent, mesurent et relâchent les oiseaux nicheurs et migrateurs, fournissant des données cruciales sur l'évolution des populations d'oiseaux. Des visites guidées sont organisées tout au long de l'année. En 2019/2020, grâce au sponsoring de Cactus SA, un nouvel étang d'un demi-hectare appelé "Cactusweier" a été aménagé, complété par un observatoire pour enrichir le support didactique du sentier existant.

Aarnescht
Aarnescht

Aarnescht

La réserve naturelle de l’Aarnescht se distingue par son microclimat similaire à celui du climat méditerranéen, créant un habitat crucial pour environ 1000 espèces végétales et animales. Ce site remarquable abrite près des deux tiers des 34 espèces d'orchidées recensées au Luxembourg, faisant de lui l'une des réserves naturelles les plus importantes du pays, déclarée zone protégée dès 1988.

Les caractéristiques stationnelles spécifiques, telles que des versants abrupts orientés au sud, des sols riches en calcaire mais pauvres en nutriments et qui s'assèchent rapidement, contribuent à la diversité exceptionnelle des paysages de pelouses semi-naturelles sur calcaire.

Concernant l'avifaune, la réserve accueille 57 espèces, dont 39 nidifient sur le site et 11 sont répertoriées sur la liste rouge des espèces menacées. Pour les insectes, 136 espèces de papillons ont été recensées, dont 35 figurent également sur la liste rouge, et parmi les 22 espèces de sauterelles présentes, 9 sont également classées comme menacées.

Afin de prévenir l'embroussaillement, des pratiques de gestion appropriées sont mises en œuvre, telles que le fauchage manuel, le débroussaillage et le pâturage avec des moutons, souvent appelés "taxis pour la biodiversité". Ces animaux jouent un rôle essentiel en transportant des graines et des micro-organismes, favorisant ainsi l'interconnexion des différents biotopes. Un contrat de biodiversité est également en place pour la gestion de la couronne de vergers dans la zone tampon de la réserve.

Parmi les espèces emblématiques de la réserve, on trouve l'Ophrys mouche (Ophrys insectiflora), une orchidée avec des fleurs imitant des petites mouches, et le Dectique verrucivore (Decticus verrucivorus), une espèce de sauterelle menacée au Luxembourg.

Un sentier nature équipé de 16 panneaux d'information offre aux visiteurs une immersion au cœur de la réserve, offrant des vues spectaculaires et mettant en avant l'amphithéâtre de l'agglomération de Niederanven. Ce sentier offre ainsi une opportunité unique d'explorer la flore et la faune remarquables de cette région.

Weimericht & Duelen
Weimericht & Duelen

Weimericht & Duelen

Les réserves naturelles de Weimericht et Duelen, s'étendant de Junglinster à Beidweiler, reposent sur des versants de marnes de Keuper, représentant un écosystème emblématique des pelouses sèches calcaires au Luxembourg. Ces versants offrent non seulement une biodiversité riche mais également des paysages pittoresques avec des reliefs ondulés entourés de plateaux et de buttes témoins en grès de Luxembourg.

Les pelouses calcicoles de la région sont le résultat d'une exploitation ancienne par le pâturage. Toutefois, l'abandon de la gestion agricole peut entraîner une recolonisation par la forêt, passant par des stades intermédiaires tels que l'embroussaillement. Il est crucial de maintenir cet équilibre précaire sur des terres agricoles marginales pour sauvegarder la biodiversité unique de ces pelouses.

Les terrains gérés par la fondation comprennent des pelouses sèches, des pâtures maigres, des friches, des broussailles et un verger avec 200 arbres. Le site est reconnu comme un "hotspot" de biodiversité, abritant 92 espèces de papillons et 32 espèces de plantes figurant sur la liste rouge du Grand-Duché.

Weimericht, en particulier, est dédié à René Schmitt (1926-1999), un fervent défenseur de la protection de la nature et premier président de la "Maison de la Nature" à Kockelscheuer.

Le site est renommé pour sa diversité d'orchidées, dont l'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis). La présence de cette espèce et d'autres orchidées témoigne de la richesse floristique du site.

Malheureusement, l'environnement de ces réserves a été affecté par des changements tels que la construction d'un pont et le trafic routier à proximité, ce qui peut avoir des répercussions sur la flore, la faune et le paysage global.

La gestion durable de ces pelouses est maintenue par des pratiques telles que le débroussaillage périodique et le pâturage extensif avec des moutons de races "Drenthner Heideschafe". Cette initiative, qui dure depuis plus de 20 ans, a permis de maintenir la pelouse en bon état et de préserver la diversité biologique du site.

Schlammwiss
Schlammwiss

Schlammwiss

La plaine alluviale de la Syre, entre Uebersyren et Mensdorf, abrite deux sites naturels uniques, le Mensder Brill et la Schlammwiss, formant la plus grande roselière du Luxembourg. Ces sites ont une histoire marquée par l'exploitation humaine, notamment le déplacement du cours de la Syre pour faciliter l'agriculture et l'assèchement avec des fossés. En 2003, une initiative de renaturation a été lancée au site Mensder Brill, permettant à la Syre de retrouver son cours naturel, favorisant ainsi la rétention d'eau en cas de crue et créant de nouvelles zones humides.

La réserve naturelle de Schlammwiss, d'une étendue de 20 hectares, se distingue comme le plus grand complexe de roseaux au Luxembourg. Ce site comprend également des plans d'eau, des étangs, des mares et un verger avec un sentier de découverte de la nature. La gestion du verger, avec une superficie de 1,71 hectare, implique la récolte et la valorisation des fruits par la production de jus et de confitures. Des efforts sont déployés pour attirer la faune aviaire, notamment les grives, en récoltant des pommes en automne.

Les prairies de la réserve sont entretenues de manière écologique par des moutons et des poneys. Des aménagements tels que des nichoirs et des abris pour les oiseaux sont installés dans les arbres du verger. Les forêts avoisinantes, quant à elles, attirent diverses espèces, dont le pic noir et le pic vert.

L'ensemble de la plaine alluviale abrite une biodiversité exceptionnelle, attestée par des enquêtes de suivi. Outre la diversité des oiseaux, des plantes rares telles que le noyer des marais et la massette vigoureuse contribuent à la richesse écologique. La mosaïque d'habitats semi-naturels, comprenant des lits de roseaux, des magnocarias, des prairies et des étangs, offre des lieux essentiels pour la nidification, le repos et l'alimentation des oiseaux nicheurs et migrateurs.

La réserve bénéficie également d'une variété d'autres habitants, tels que les reptiles (lézards et serpents), les mammifères (renards, souris, belettes, etc.) et les amphibiens (crapauds, tritons, grenouilles). En raison de son importance écologique exceptionnelle, la réserve naturelle est le lieu d'actions continues tout au long de l'année visant à la protéger et à la préserver.

Gëllebierg
Gëllebierg

Gëllebierg

Les vallées affluentes à la Moselle présentent souvent des versants très raides, mais bien ensoleillés, qui ont été aménagés en terrasses pour faciliter la culture de la vigne. Des kilomètres de murs en pierres sèches ont été construits à cette fin. Ce patrimoine est aujourd’hui partiellement enfoui sous un couvert de broussailles et d’arbres, suite à l’abandon des vignobles.

Le Gëllebierg est la continuation, le long de la Donvenerbaach, du Pällembierg. Il s’agit d’une réserve récente de la Fondation, qui a été agrandie au cours du projet LIFE Orchis, projet qui vise la restauration des pelouses sèches.

Le long de la Moselle, le morcellement parcellaire est très prononcé. Une multitude de propriétaires, presque tous issus d’anciennes familles vigneronnes, ont été contactés pour l’acquisition de petites parcelles. La majorité des propriétaires était enchantée à l’idée de rouvrir les anciennes terrasses, qui étaient encore cultivées pendant les années 1980. Les derniers vignerons avaient à l’époque refusé un remembrement viticole, qui dans d’autres parties de la Moselle a souvent été désastreux pour la biodiversité. Ce refus a signé la fin de ce site viticole, car difficile à cultiver et sujet au gel tardif.

En automne 2020, un grand chantier de débroussaillage a permis de restaurer un site, d’une importance particulière pour les espèces thermophiles. Comme tous les sites gérés par le projet LIFE Orchis, le défrichage s’accompagne de la maintenance d’un nombre important d’éléments structurants, comme des arbres isolés ou un certain nombre de buissons.

Buis commun (Buxus sempervirens) : Le plus grand peuplement de buis commun se trouve naturellement au Pällembierg près d’Ahn. Le buis est apprécié des abeilles à cause de sa floraison précoce au printemps, et son bois est connu pour sa dureté exceptionnelle.

Lézard des souches (Lacerta agilis) : Le lézard des souches est un reptile assez commun qui souffre lui aussi de la fragmentation du paysage et de l’intensification de l’agriculture. Il colonise des biotopes présentant une alternance de parties ouvertes et de parties avec une végétation plus dense. Il adore les zones ensoleillées, comme ces versants exposés au sud.

Pâturage par chèvres : Afin de pérenniser une gestion extensive du site, la Fondation a engagé une collaboration avec un agriculteur local pour un contrat de biodiversité. Comme pour le site avoisinant du Haangeberreg, le troupeau de chèvres pâture les anciennes terrasses de cette nouvelle réserve.

« Traumschleife » : Boucle de rêve est un concept de sentier de randonnée de qualité. La boucle du Pällembierg est une des trois boucles au Grand-Duché faisant partie du réseau d’itinéraires partant de la Sarre voisine. Nombre de petits sentiers ainsi qu'une alternance en termes d’expérience de randonnée font le succès de ces boucles.

Haangeberreg
Haangeberreg

Haangeberreg

Entre Machtum et Grevenmacher, la Moselle décrit de larges méandres en forme de S. Du côté luxembourgeois, la rive concave du méandre est caractérisée par un versant raide avec des zones rocheuses impressionnantes, issues du Muschelkalk, partiellement aménagées sous forme de terrasses et cultivées en tant que vignobles jusqu'aux années 1960.

Les parties raides de la vallée ont depuis été abandonnées par les vignerons pour se concentrer sur les parties où une exploitation par engins mécaniques est possible. Après l’abandon de la viticulture, une partie des parcelles a été réaffectée en vergers ou recolonisée par des buissons, voire même plantée en résineux.

Dans le cadre du projet LIFE Orchis, 3,5 hectares de ces anciennes terrasses, faisant partie des réserves de la Fondation, ont été débroussaillés. Avec l’aide du nouveau projet LIFE Bats & Birds, une clôture a été mise en place pour permettre au troupeau de chèvres d’entretenir ce nouveau milieu ouvert, très attrayant pour les reptiles, les papillons et l’avifaune. Les chèvres sont des gestionnaires idéaux pour des sites débroussaillés, car elles adorent s’attaquer aux rejets des buissons épineux.

Une autre activité importante sur ces versants a été l’exploitation du calcaire pour la production de chaux, dans une carrière et une mine. Les galeries souterraines, abandonnées depuis 1973, sont aujourd’hui un havre de paix pour les chauves-souris : 16 espèces y ont été recensées.

Le paysage entre Machtum et Grevenmacher est aussi connu pour sa fragilité, les zones d’éboulement étant fréquentes, comme en témoignent la géomorphologie et les glissements de terrains sur les lieux-dits Longkaul, Haangeberreg et Deisermillen. Des forêts de succession naturelle à l’aspect sauvage se développent sur ces versants à éboulis.

Oeillet des chartreux (Dianthus carthusianorum) : L’oeillet des chartreux est une plante typique des pelouses sèches silicoles et calcicoles. Bien représentée en Ardenne luxembourgeoise, elle a fait l’objet d’une réintroduction sur le site du Haangeberreg.

Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) : Cette chauve-souris de taille moyenne possède une entaille typique au bord extérieur de l’oreille (d’où son nom français). Elle chasse dans un paysage ouvert riche en structures avec forêts feuillues, vergers, jardins naturels, parcs. L’espèce est menacée par l’appauvrissement en territoires de chasse et la destruction de ses gîtes.

Cétérach officinal (Asplenium ceterach) : Cette fougère à feuilles persistantes forme des rosettes denses. C’est une plante xérophyte très rare au Grand-Duché, aimant les endroits secs, comme les fentes des rochers et les vieux murs calcaires. Elle peut s’adapter à des périodes de sécheresse en enroulant ses feuilles afin de réduire l’évaporation.

Découvrez ce site en combinant deux sentiers : le sentier local E au départ de Machtum, qui grimpe vers le Haangebereg, et le sentier à la découverte du vin et de la nature, qui longe le versant jusqu'à Grevenmacher. Utilisez la carte et/ou le tracé gpx.

Deiwelskopp
Deiwelskopp

Deiwelskopp

Près de Moersdorf, un petit affluent de la Sûre, le Kauzebaach, a creusé une vallée encaissée. Sur son versant exposé plein sud, au Wangertsbierg et à la Deiwelskopp, se trouvent quelques-unes des plus belles pelouses sèches calcicoles du Grand-Duché.

La réserve se caractérise par une grande richesse en espèces, typiques des sols calcaires, notamment des orchidées. Les terrasses et les murs en pierre sèche témoignent de l'ancienne activité agricole et viticole sur ce site. À cause du faible rendement des sols calcaires, secs et pauvres en nutriments, les terrasses ont été abandonnées il y a longtemps et la végétation ligneuse a repris le dessus. De même, les pelouses sèches restantes sont menacées par l'envahissement des broussailles. Dans le cadre du projet LIFE Orchis, un débroussaillage massif a été réalisé sur le site afin d’agrandir l’espace ouvert des pelouses sèches et ainsi préserver la diversité des communautés végétales. Le pâturage par les moutons permet de préserver l’ouverture du milieu.

Sur les pelouses sèches bien développées, on peut compter jusqu’à plus de 50 espèces de plantes vasculaires différentes sur quelques mètres carrés. La faune, attirée par la diversité végétale, est encore plus riche en espèces. En témoignent les nombreuses espèces de papillons, de chauve-souris et d’oiseaux recensées sur le site.

Une des plantes-phare du site est l’Anémone pulsatille (Pulsatilla vulgaris), qui apprécie les milieux calcaires secs et ouverts. Elle mesure de 10 à 30 cm et possède une grande fleur violette, qui se développe entre début avril et fin mai. Ses fruits, des akènes longs et plumeux, sont disséminés par le vent, emportés dans le pelage des animaux ou se propagent en rampant sur le sol. L’intensification agricole d’un côté et l’abandon de gestion de son habitat l’ont fait fortement régresser.

Une autre plante rare présente sur le site est la Marguerite de la Saint-Michel (Aster amellus). Cette astéracée, haute jusqu’à 60 cm, à feuilles lancéolées et à fleurs violacées, est caractéristique des sols calcaires exposés au soleil. Sa floraison tardive, de fin juillet à octobre, en fait une source de nourriture importante pour les insectes pollinisateurs.

Parmi les 12 espèces d’orchidées présentes, l’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora) est l'une des 3 ophrys. Celles-ci ont la particularité d’imiter la forme et l’odeur d’abeilles ou de mouches, attirant ainsi les mâles pour transmettre le pollen de fleur en fleur.

L’Argus bleu-nacré (Lysandra coridon) est un petit papillon bleu-clair nacré pour le mâle et marron pour la femelle, dont la chenille se nourrit de l’Hippocrépide chevelue, une plante typique des pelouses calcicoles. L’espèce est myrmécophile, c'est-à-dire qu’elle s’associe à des fourmis qui protègent les chenilles en échange de sécrétions sucrées.

Breitwies
Breitwies

Breitwies

Entre Hoffelt et Antoniushof, en amont du village de Neimillen, le « Trëtterbach » forme un extraordinaire virage en S, traverse les crêtes rocheuses du « Welfraulei » et du « Moutschekaul », et reçoit le « Sporbaach » en venant de la droite, avant de poursuivre son cours en direction de Neimillen. Sur ce site, qui est l’un des derniers secteurs du « Trëtterbaach » non praticable par les machines agricoles ou les voitures, la fondation possède environ 8 ha de terrain. Le « Trëtterbaach » est décrit dans les études de protection de la nature comme un ruisseau proche de son état naturel. C’est encore le cas aujourd’hui pour de nombreux tronçons, mais d’autres sites, comme celui de Breitwies, ont été rectifiés au prix d’un travail laborieux du 19e siècle jusque dans les années 1950, afin de faciliter le fauchage des prairies de fauche. Cette zone de ruisseau était connue depuis longtemps par les ornithologues locaux, car des espèces d’oiseaux rares des milieux ouverts y avaient élu domicile. Malheureusement, ces derniers ont assisté à la plantation d’épicéas sur les pâturages de Breitwies dans les années 1980, ce qui a fait disparaître l’habitat des oiseaux des prairies, encore très fréquents à l’époque.

Très tôt, la Fondation natur&ëmwelt Hëllef fir d’Natur a essayé d’acquérir ces surfaces afin de pouvoir les remettre dans leur état d’origine. Après quelques négociations infructueuses dans le cadre de divers projets INTERREG et LIFE, le projet a finalement abouti en 2012 et le peuplement d’épicéas a pu être acquis. Pendant le projet LIFE Eislek, l’abattage des épicéas étrangers au site, l’évacuation des branches, le paillage des souches d’épicéas ainsi qu’une transplantation de renouée du Japon ont été commandés. Les surfaces ont ensuite été clôturées et pâturées de manière extensive. Cette transformation de l’un des derniers peuplements d’épicéas dans la plaine alluviale du Tretterbaach a notamment permis de relier les différentes populations de papillons de nuit à « Tretterbaach », « Sporbaach » et « Emeschbaach ». Après la renaturation réussie en 2016 d’un tronçon de 350 m à Léresmillen près d’Asselborn, le tronçon du ruisseau de Breitwies s’est également retrouvé dans la ligne de mire d’une éventuelle renaturation. Après une phase de planification complexe, il a été décidé de rendre un autre tronçon du Trëtterbaach plus naturel, les travaux devant cette fois même s’étendre à une zone de ruisseau de 750 m de long appartenant à la fondation. Le ruisseau, autrefois rectifié, a été replacé en 2018 dans son lit d’origine, encore bien reconnaissable sur les photos aériennes des années 1950 et 1960. La planification complexe du « Reméandrage » par le « Planungsburo Stream and River Consult » ainsi que la mise en œuvre exacte par la société « Geschw. Balter Bauunternehmung GmbH » ont permis d’améliorer la diversité structurelle du ruisseau. Le financement a été pris en charge à 100 % par le « Fonds pour la gestion de l’eau », le préfinancement du projet a été assuré par la commune de Wincrange. Le ruisseau dispose ainsi de l’espace de liberté dont il a besoin dans les prairies de la région : les crues donnent au ruisseau la possibilité de continuer à se développer par érosion et de former de nouveaux habitats de qualité (par exemple de nouvelles frayères pour les poissons). Une fois les aménagements terminés, la zone a été louée à un agriculteur bio local et sera pâturée et fauchée par des bovins dans le cadre d’un contrat de biodiversité.La vallée de « Breitwies » est encadrée par des versants boisés. Alors que la partie orientale est dominée par des forêts de feuillus sur un sol rocheux, la fondation a pu acquérir d’autres parcelles d’épicéas sur le versant opposé. Ces peuplements seront progressivement coupés à blanc et replantés avec des feuillus et des arbustes plus typiques du site.

Le « Breitwies » était connu depuis toujours par les ornithologues pour la présence de différentes espèces d’oiseaux de prairie. Ceux-ci ont disparu à cause de la plantation d’épicéas de l’époque, mais sont revenus peu à peu après le dégagement et la renaturation du ruisseau. La zone est connue pour être traversée par la cigogne noire (Ciconia nigra) et l’aigrette garzette (Ardea alba) en quête de nourriture. La pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et le tarier des prés (Saxicola rubicola) sont des oiseaux nicheurs souvent vus dans la région et profitent des plantations sur les versants. Le pic noir (Dryocopus martius) et le grand-duc d’Europe (Bubo bubo) ont été observés dans les zones forestières entourant la zone. La renaturation du ruisseau profite à des espèces de poissons comme la truite de rivière (Salmo trutta fario), le chabot (Cottus gobio) et la lamproie de Planer (Lampetra planeri).

Drumeschbësch
Drumeschbësch

Drumeschbësch

La section locale de Mamer de natur&ëmwelt s’est engagée, depuis sa création en 1985, à acquérir des terrains pour la conservation de la nature. Le petit verger au lieu-dit Drumeschbësch, acquis en 1992, tient une place bien particulière dans le cœur des bénévoles.

L'inventaire récent effectué dans le pays par la Fondation a permis d'identifier 150 variétés de pommes différentes, 100 variétés de poires, 80 variétés de cerises, 80 variétés de prunes et fruits à noyaux. Grâce aux différents projets programmés par la Fondation, un total de 2400 arbres fruitiers à hautes tiges seront plantés sur 45 ha de vergers conservatoires à travers le pays, ce qui permettra de conserver ce patrimoine naturel. Une banque de données permettant de localiser les variétés vient compléter ce recensement : www.bongert.lu

Les vergers appartiennent aux milieux naturels présentant la plus grande biodiversité, étant donné la présence d’espèces liées à la fois aux paysages ouverts et forestiers. Les différentes conditions de température, d’ensoleillement et d’humidité varient beaucoup sur un petit espace et créent des milieux de vie diversifiés.

Ce verger, entouré d’une magnifique haie, a été planté en 1992. Quatre-vingts arbres fruitiers, des pommiers, des quetsches, des pruniers et des cerisiers accueillent chaque année insectes et oiseaux. Étant donné sa proximité au village, le verger Drumeschbësch fait partie du programme éducatif en sciences biologiques de l’école communale avoisinante, et les élèves participent régulièrement aux activités de la section de natur&ëmwelt.

Deux rangées du verger ont été plantées avec des mirabelliers (Prunus domestica subsp. syriaca), un arbre fruitier indissociable de la Lorraine. Le fruit est non seulement une « belle à voir » mais est aussi apprécié pour la consommation directe et les pâtisseries.

Le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), aussi appelé "rossignol des murailles", occupe des milieux boisés, mais aussi des milieux arborés anthropiques comme les parcs et jardins et les vergers.

Même dans une petite réserve, un travail d’entretien régulier est indispensable. Il s’agit entre autres de remplacer des arbres, de remplacer la protection des troncs d'arbres, d’apporter du compost, de contrôler et réparer la clôture, de tailler les haies et les rejets des arbres.

Ditgesbaach
Ditgesbaach

Ditgesbaach

Le site Ditgesbaach est un petit vallon au sud d'Ettelbruck, qui donne sur la plaine alluviale de l'Alzette. C’est l'un des plus grands ensembles de vergers à hautes tiges du Luxembourg, avec plus de 1000 arbres sur une douzaine d'hectares.

Sous les arbres fruitiers, les prairies de fauche extensives sont riches en fleurs. Sur les hauteurs, des fragments de pelouses calcaires sur d’anciennes terrasses d'une carrière de gypse, se distinguent par leur aspect méditerranéen. Source, ruisseau, étang, bosquet et haies sont autant de biotopes qui soulignent la particularité de ce lieu.

Cette mosaïque d’habitats est essentielle pour une multitude d’insectes qui nourrissent une avifaune diversifiée (plus de 50 espèces recensées) et constitue un terrain de chasse pour les chauves-souris.

Depuis de nombreuses années, les amis de la nature, représentants locaux de natur&ëmwelt, connaissant l'intérêt du site Ditgesbaach, s'engagent pour sa sauvegarde et sa valorisation.

Sur trois parcelles, la Fondation a pu reconstituer un ancien verger (1 ha) en plantant une soixantaine d’arbres, a entretenu et restauré un verger (1,6 ha) de vieux pommiers (80 ans, essentiellement de la variété Ramborn) et a reconverti un pré de fauche (2,6 ha) en verger conservatoire.

Les vieux arbres fruitiers présentant de larges couronnes et des cavités dans le tronc et les branches, sont d’une importance capitale pour oiseaux, chauves-souris et petits mammifères qui peuvent y nicher ou passer la nuit.

La Knautie des champs (Knautia arvensis) est une plante typique des prés sur des stations sèches à modérément humides. Elle était utilisée autrefois comme plante médicinale contre les eczémas et la gale.

Un oiseau caractéristique des vergers est le Pic vert (Picus viridis), qui cherche sa nourriture préférée au sol : les fourmis et leurs larves. Il peut retrouver une fourmilière par mémoire, même sous couverture neigeuse.

Le nouveau verger conservatoire, planté avec l’aide de l’association Rainforest.lu, comprend un assortiment de plus de soixante variétés anciennes et locales de pruniers et de cerisiers.

Le groupe CACTUS a soutenu et sponsorisé sur la période de 2013-2017 les activités de la Fondation dans cette réserve naturelle, y compris le sentier pédagogique sur le thème de l'habitat "Bongert" où, sur une boucle de 3 km, Amélie l’abeille (A. Bei), qui vit dans le verger, nous raconte une histoire illustrée sur une série de panneaux.

Marais de Grendel
Marais de Grendel

Marais de Grendel

Dans la vallée de l’Attert, isolée au sein d’un paysage rural moderne, s’étend sur une superficie de 4,37 ha la réserve naturelle du “ Marais de Grendel ”. Elle fait partie du réseau européen de zones protégées NATURA 2000 et se compose d’une mosaïque de milieux humides et extensifs avec des zones de sources. Située à cheval sur la frontière belgo-luxembourgeoise, elle symbolise la bonne coopération transfrontalière à travers une gestion commune d’un site exceptionnel.

Le site est constitué dans son centre de deux parties de bas-marais avec de beaux ensembles de Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), du Comaret (Comarum palustre) et de la Violette des marais (Viola palustris). Le plus remarquable des biotopes est le vestige de Molinaie alcaline, un habitat extrêmement menacé, incluant de nombreuses espèces végétales rares et menacées, dont la Laîche bleuâtre (Carex panicea), le Saule rampant (Salix repens) et l’Orchis à larges feuilles (Dactylorhiza majalis). Un des objectifs prioritaires de la gestion du site est l’agrandissement de cet ensemble par une gestion adaptée, notamment le fauchage régulier des zones de mégaphorbiaies. C’est ici que la Ligue luxembourgeoise pour la protection de la nature et de l’environnement (NATURA) a acquis sa première réserve en 1973. En 2009, la réserve est dédiée à feu Monsieur Jos Niederweis. Elle est équipée d’un panneau, d’une plate-forme d’observation pour valoriser les bornes frontières du site, ainsi que d’un sentier de découverte.

La partie orientale est composée par un ensemble arboré composé de bouleaux, d’aulnes et de saules et abrite le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et la Laîche paniculée (Carex paniculata). La réserve héberge une avifaune intéressante, tant sur le plan des espèces migratrices qu’au niveau des espèces nicheuses, comme par exemple la Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris). Deux des 287 bornes frontières en fonte placées sur la frontière belgo-luxembourgeoise, à savoir les numéros 135 et 136, se situent dans la réserve. À l’intérieur du marais, en pleine roselière, une des bornes intermédiaires, la “ LB135a ”, en calcaire, existe toujours sous sa forme originale.

Un circuit transfrontalier de 13 km permet de découvrir le château de Colpach-Bas ainsi que le parc qui l’entoure. Le parcours passe par Petit-Nobressart et offre un large panorama sur la vallée de l’Attert, avant de rejoindre la réserve naturelle transfrontalière.

Riedergrënn
Riedergrënn

Riedergrënn

Parmi les missions principales de la Fondation, il y a l’acquisition et la gestion de réserves naturelles. Une première mesure de gestion lors de l'acquisition d'une zone humide a été la création de mares et d'étangs afin d’améliorer la mosaïque des milieux de vie. Au total, 250 plans d'eau ont ainsi vu le jour depuis 1982. L'acquisition récente des réserves dans les Riedergrënn a permis de rajouter 11 mares et étangs.

Riedergrënn (littéralement les fonds de vallée de Roodt) est le nom donné à la vallée du ruisseau Koulbich, un affluent de l’Attert prenant sa source non loin de Flatzbour. Il absorbe, après le premier tiers de son parcours, son affluent de rive gauche, le ruisseau Rennbach, avec lequel il forme une vallée typiquement ardennaise, fortement encaissée, avec un fond de vallée alluvial de faible largeur. Sous forme d’Y, ce cours d’eau creuse sa vallée étroite pendant 5 km, presque directement du nord vers le sud pour sortir de l’Ardenne à hauteur de Petit-Nobressart.

Cachés au milieu d’un grand massif forestier, les étangs de cette vallée sont particulièrement attrayants pour la reproduction, le développement et l’hibernation des amphibiens. L'avifaune trouve dans les bords peu profonds des étangs une végétation idéale pour la reproduction.

Les pâtures extensives, les prés de fauche en zone alluviale et les forêts alluviales complètent la diversité des milieux humides de la vallée, particulièrement attrayante pour la cigogne noire (Ciconia nigra), par exemple.

L'aspect ouvert du fond de la vallée avec mares et étangs est tout récent : en 2001, la majeure partie de la vallée était encore plantée en résineux, qui ont depuis fait l’objet d’une vaste reconversion en prés humides extensifs.

La lysimaque des bois (Lysimachia nemorum) aime bien les milieux ombragés, sur sols frais à humides, et affectionne particulièrement la zone de contact entre les sous-bois humides et les zones de sources ou les pâtures humides.

Le chabot commun (Cottus gobio), appelé en luxembourgeois "Kauzekapp" à cause de sa silhouette, est un poisson présent dans le ruisseau Koulbich. Il habite le fond des cours d'eau et est très sensible aux pollutions de l'eau.

Découvrez cette vallée unique en combinant trois sentiers : le sentier nature Riedergrënn au départ de Roodt, le circuit auto-pédestre au départ de Rambrouch ou le sentier local Rambrouch 9. D'une longueur totale de 25 km, ces sentiers couvrent l’intégralité de la vallée, mais ils ne sont pas balisés de façon constante, il est donc recommandé d'utiliser la carte et/ou le tracé GPX.

Froumicht
Froumicht

Froumicht

Le ruisseau Froumicht est un affluent de la Sûre long de 3 km à l’ouest de Bigonville. Il est formé par deux petits ruisselets qui prennent leurs sources non loin du village et qui se rejoignent près d’un des anciens lavoirs du village. Les prés humides pâturées et partiellement en friche caractérisent cette vallée.

Cette vallée a la particularité d’avoir été une zone de travail pour les deux grands projets LIFE, le LIFE islek et le LIFE Unio. Elle a tout d’abord une importance capitale pour la mulette épaisse (Unio crassus), bien présente le long de la Sûre et qui a besoin d’une population piscicole saine. Ses poissons-hôtes utilisent les affluents et migrent le long de ces ruisseaux à la recherche de zones de frayères. Ils sont souvent bloqués par des obstacles infranchissables. Huit de ces obstacles ont été enlevés et remplacés par des ponts dans le cadre du projet LIFE Unio, entre autres près du lavoir de la Froumicht.

Les parties en friches près de l’embouchure sont des prés à bistorte et hébergent une population du cuivré de la bistorte (Lycaena helle). Ces parcelles ont pu être sauvegardées dans le cadre du projet LIFE Éislek.

L’étroite zone alluviale du ruisseau fonctionne comme un important couloir écologique. Elle est gérée de façon extensive avec deux agriculteurs locaux par un pâturage estival par cheval et par bovins.

La succise des près (Succisa pratensis), ou mors-du-diable, est une plante assez rare des prés humides maigres en régression à cause du drainage des prés humides et de l’intensification agricole. Son nom populaire vient de l’aspect de son rhizome, qui se montre "mordu" ou coupé.

Le pic noir (Dryocopus martius) est le plus grand parmi les pics et aime bien les grands massifs forestiers. Sa présence se remarque facilement par ses deux cris caractéristiques, un son long et plaintif sur l’arbre et un son "krukrukrukru" puissant en vol.

Le point de vue Hockschlaed se trouve en haut du Millefiels, un site rocheux très raide, au pied duquel la Fondation gère deux pâtures extensives le long de la rive de la Sûre.

Groheck
Groheck

Groheck

La «Groheck» dans la commune de Biwer est l'une des plus petites réserves naturelles de la Fondation Hëllef fir d'Natur, avec une superficie de 3,5 hectares, mais elle offre beaucoup en termes de biodiversité. Une forêt de succession importante s'est développée à partir d'anciens vignobles et carrières de calcaire, offrant refuge à de nombreuses espèces d'oiseaux, dont le gobemouche noir et le pic noir. La réserve abrite également quatre espèces d'orchidées et le chat sauvage.

La première petite parcelle de la "Groheck" a été acquise dès 1956 par Gustave Hurt pour l'ancienne LLEPO (Ligue luxembourgeoise pour l'étude et la protection des oiseaux). Au fil des années, grâce à des dons, des échanges et des acquisitions, la zone protégée s'est étendue pour atteindre une superficie de 3,5 hectares.

La composition de la "Groheck" inclut une forêt de feuillus mixte d'origine naturelle, avec des érables, des chênes sessiles, des chênes pédonculés et des charmes, qui poussent en partie sur des rochers marqués. On y trouve également une végétation riveraine intéressante le long du Biwerbaach, un ancien fossé de moulin de la Marxmillen, un verger et des haies sur d'anciennes terrasses. La forêt de feuillus abrite notamment d'importantes populations d'orchis mascula.

Parmi les oiseaux nicheurs recensés, on trouve le cincle plongeur (Cinclus cinclus), la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), le gobemouche noir (Ficedula hypoleuca), la mésange des sapins (Parus ater) et le grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla). En 2017, le gobemouche gris (Muscicapa striata) a même été observé pour la première fois.

Lannebuer
Lannebuer

Lannebuer

Dans la commune de Weiler-la-Tour, une vaste zone protégée Natura 2000 s'étend le long du Briedemsbach, et la Fondation Hëllef fir d'Natur joue un rôle actif dans sa conservation. Ces dernières années, de nouveaux plans d'eau ont été créés, non seulement intéressants pour diverses espèces de plantes et d'insectes, mais représentant également un aimant pour les oiseaux migrateurs. Au total, 40 espèces figurant sur la liste rouge peuvent être trouvées ici, dont la bécassine et le vanneau.

Depuis l'acquisition de la première parcelle en 1981, la Fondation Hëllef fir d’Natur et la Ligue pour la protection de la Nature et des Oiseaux s'efforcent de sauvegarder l'intérêt de cette zone. Le site, bien que de petite taille, est extrêmement sensible, et toute activité humaine doit être réduite au strict minimum pendant la période de migration. Cet engagement démontre l'importance accordée à la préservation de cet environnement délicat pour la biodiversité, en particulier pour les espèces d'oiseaux migrateurs.

Hetschendeltchen
Hetschendeltchen

Hetschendeltchen

La réserve naturelle Hetschendeltchen, près de Heiderscheid, a été acquise par la Fondation en 1988, initialement couvrant 2 hectares. Au fil des ans, la réserve a été agrandie et comprend actuellement un verger, plusieurs zones de sources, des friches humides et des pelouses maigres.

Le Wooschenterbaach, un ruisseau de petite envergure, se jette dans la Sûre après seulement 2,6 kilomètres, mais il a réussi à creuser une vallée ardennaise typique avec un dénivelé impressionnant de 220 mètres. La difficulté d'entretenir cette zone a conduit à son abandon par les agriculteurs, permettant aux buissons de s'y développer. Une partie de la vallée a été réouverte aux pâtures et à la gestion agricole, avec des travaux commencés en 2015. Des clôtures ont été installées pour permettre aux vaches Highland de jouer leur rôle de gestionnaires paysagers.

La gesse à feuilles de lin (Lathyrus linifolius) est présente dans les prés sur les versants trop raides pour être fertilisés. Ses rhizomes étaient connus depuis le Moyen Âge comme plante médicinale coupe-faim. Le grand corbeau (Corvus corax), la plus grande espèce de passereau du monde, est également observé dans la région, avec sa voix distinctive et son gros bec long et haut.

Les forêts feuillues sur les versants raides, difficiles d'accès, sont le résultat de successions naturelles de coupes à blanc provoquées par les dégâts causés par les fortes tempêtes de 1990. Ces forêts présentent des arbres majestueux qui ajoutent au charme spécifique de la vallée.

Le sentier local ES 12 descend le long du Wooschenterbaach, offrant une occasion de découvrir la partie la plus sauvage de la vallée, en aval de la surface agricole.

Surré-Bëttlerbaach
Surré-Bëttlerbaach

Surré-Bëttlerbaach

Le paysage autour du petit village de Surré au Grand-Duché est remarquable, marqué par des éléments structurants tels que des haies et des arbres isolés, ainsi que des zones humides et des prairies extensives à haute valeur biologique. La Fondation Hëllef fir d'Natur s'engage activement dans la préservation de ces environnements uniques.

Dans le cadre du Plan d'action pour le cuivré de la bistorte (Lycaena helle), la Fondation participe au monitoring des papillons par système de transect sur les sites où ce papillon peut être présent, y compris le long de la Sûre et de son affluent la Syrbaach. La Fondation a entrepris des actions de conservation le long du petit affluent du Bëttlerbaach, au nord de Surré, en enlevant une grande partie des résineux en station humide.

Récemment, la Fondation a acquis une friche humide le long du Bëtlerbaach, un pré maigre sur le versant de la rive gauche de la vallée, ainsi qu'une zone de sources abandonnée. La prairie maigre est en cours de restauration en vue d'un pâturage très extensif avec chevaux. Les friches humides font l'objet d'un entretien régulier, espacé sur plusieurs années.

Les travaux récents comprennent un débroussaillage manuel par des équipes du Forum pour l'emploi en 2022, rendant possible un fauchage ultérieur par Softrak. La prêle des rivières (Equisetum fluviatile), souvent appelée « fossile vivant », est présente dans ces environnements humides, étant l'un des derniers survivants d'un groupe diversifié pendant le Carbonifère.

La faune locale comprend des espèces telles que le Petit nacré (Issoria lathonia), qui se reconnaît par ses grandes taches nacrées très brillantes sur le dessous de ses ailes postérieures et est lié aux violettes sauvages pour la ponte de ses œufs. La plante comaret des marais (Comarum palustre), avec ses inflorescences rouge-pourpre, attire les insectes pollinisateurs tels que les abeilles sauvages et les bourdons.

Les zones humides non pâturées, comme le petit vallon affluent « Aelbert », nécessitent des travaux réguliers d'entretien, souvent manuels, pour préserver ces environnements fragiles et riches en biodiversité.

Kiischpelt
Kiischpelt

Kiischpelt

La Fondation Hëllef fir d'Natur possède environ 50 hectares de terrains dans le Kiischpelt, une région qui ne doit pas seulement son intérêt à sa diversité naturelle, mais également à son importance historique pour l'industrie luxembourgeoise du cuir. Les taillis de chênes, autrefois essentiels pour la production de cuir, offrent des écosystèmes riches en espèces sur de petites surfaces, et la Fondation s'engage à les préserver. Une espèce rare que l'on peut trouver ici est la gélinotte des bois, un oiseau dont la population a diminué ces dernières années en raison de la disparition de son habitat. Les efforts de conservation pour les landes contribuent également à la préservation des formes traditionnelles de gestion des terres, une mission importante de la Fondation.

Landes et Taillis de chênes

Jusqu'au début du 20e siècle, l'écorce de chêne était utilisée pour tanner les peaux d'animaux. Pour fabriquer du cuir, les hêtraies traditionnelles de l'Oesling ont été peu à peu transformées en chênaies pédonculées. Les chênes étaient abattus au printemps tous les 15 à 30 ans, avec l'écorce utilisée pour la fabrication de tanin et le bois pour le chauffage. Les terres défrichées étaient ensemencées de seigle la première année et de sarrasin la deuxième année. Le genêt, installé la troisième année, était utilisé comme litière dans les étables. Ensuite, les chênaies se régénéraient par rejets de souche, et le processus recommençait. Depuis l'abandon de l'industrie du cuir, le paysage des Ardennes luxembourgeoises a considérablement changé, avec une transformation importante des taillis de chêne, beaucoup étant plantés de conifères à croissance rapide ou transformés en futaies. Les changements dans l'agriculture depuis la révolution industrielle ont également contribué à la formation d'un nouveau paysage.

Faune et Flore

La région autour de Lellingen présente des représentants typiques des paysages de landes et de forêts. Des plantes comme la bruyère à balai et la pulsatille vulgaire poussent sur les sols pauvres et rocailleux. Les espèces thermophiles comme les lézards ou la couleuvre d'esculape s'y trouvent bien. Pendant la période de floraison des landes, de nombreux insectes différents peuvent être observés. Les forêts de la région abritent également de nombreuses espèces d'oiseaux menacées, telles que le pic noir, le grand corbeau, et le grand-duc d'Europe qui niche sur les crêtes rocheuses. La gélinotte des bois, considérée comme quasiment éteinte au Luxembourg, était autrefois présente dans la région. Le chat sauvage, le cerf, le sanglier, le blaireau et la martre des pins sont également présents dans les forêts riches en espèces, dominées par des arbres tels que l'orme, l'érable, le chêne pédonculé et le tilleul à petites feuilles.

Hoflee et Géischelterbaach
Hoflee et Géischelterbaach

Hoflee et Géischelterbaach

L'Éislek Pad de Kautenbach traverse l'une des plus belles réserves de la Fondation Hëllef fir d'Natur et explore simultanément l'une des parties les plus remarquables de l'Éislek, la vallée de la Wiltz entre le vallon du Geischelterbaach, partiellement forêt de ravin et forêt alluviale, et la crête rocheuse Hoflee avec ses vues imprenables.

La vallée de la Wiltz entre Kautenbach et Goebelsmühle est considérée comme un point chaud national pour les forêts de pente, d'éboulis et de ravins. La forêt de tilleuls (Tilio-Acerion), un habitat protégé au niveau européen, se compose d'un mélange de feuillus tels que l'érable, le tilleul, le frêne ou l'orme, qui subsistent dans des conditions extrêmes telles que les pentes raides, les sols rocheux instables et le climat froid et humide. En raison de la gestion historique par taillis, les forêts de pente et de ravin peuvent aujourd'hui présenter les caractéristiques d'une forêt à dominance de chênes ou de charmes, comme le grand ensemble de la Geischelterbaach, un ancien taillis de charme. On y retrouve les caractéristiques du Tilio-Acerion, avec une forêt mélangée de tilleuls et d'érables, souvent sur des pentes ensoleillées exposées au sud. Près du point de vue appelé Hockslee, une forêt de ravin du type Ulmo-Aceretum subsiste, composée d'ormes et d'érables, sur des pentes instables et peu ensoleillées.

Le tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) est connu comme l'arbre du village, souvent situé au milieu des maisons, servant de lieu de rassemblement ou de justice. En raison de ses pouvoirs curatifs, son écorce était autrefois associée à des esprits puissants.

La coronelle lisse (Coronella austriaca) est un petit serpent inoffensif de la famille des couleuvres, appréciant les landes, les failles et les lisières de forêt. Son nom provient des écailles sur sa tête, qui forment une large tâche foncée.

Les éperons rocheux de l'Éislek sont désignés par le terme luxembourgeois "Lee". Ce sont des crêtes saillantes formées d'affleurements rocheux résistants à l'érosion. Les "Lee" symbolisent la région marquée par la géologie et les cours d'eau. Un grand feu de forêt a démarré le 3 août 2018 à partir de la crête Hoflee, et le terrain ravagé par le feu se régénère naturellement, un processus que la Fondation suit attentivement.

Ramescher
Ramescher

Ramescher

La réserve naturelle de Ramescher, située à l'ouest de la localité de Troine et au nord de Wincrange, est un espace précieux qui s'étend sur le bassin versant du "Ramescherbaach", un petit affluent du "Trëtterbaach". La zone protégée d'intérêt national ZH12 Ramescher a été désignée le 11 février 1993 comme la première réserve naturelle de l'Eislek, comprenant une surface centrale de 11,40 ha et une zone tampon de 51,30 ha, dont natur&ëmwelt gère près de 10 hectares.

Cette région se caractérise par sa grande diversité de prairies, de pâturages et de friches. On y trouve des vestiges de pelouses à nard (Nardus stricta), et au cours des dernières années, des efforts ont été déployés pour implanter délibérément des plantes d'arnica (Arnica montana) dans ces endroits pauvres en nutriments, par semis et plantation de pousses. Des plantes rares telles que le trèfle fétide (Menyanthes trifoliata), le bleuet des marais (Comarum palustre) et diverses espèces de laîches (Carex sp.) enrichissent la biodiversité de Ramescher.

Le "Tretterbaach" lui-même abrite des biotopes et des espèces dignes de protection, notamment la lamproie de Planer (Lampetra planeri) et le chabot (Cottus gobio). La zone sert de lieu de nidification et de repos pour de nombreuses espèces d'oiseaux, telles que la cigogne noire (Ciconia nigra), le milan royal (Milvus milvus), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et le busard cendré (Circus cyaneus).

Le "Ramescher" fait partie d'une métapopulation fonctionnelle du papillon de nuit à ailes bleues (Lycaena helle), qui se trouve le long du Tretterbaach et de ses affluents.

Cependant, les biotopes protégés du site sont confrontés aux pressions croissantes résultant de l'intensification de l'utilisation des terres dans la zone tampon. L'épandage de produits phytosanitaires et la fertilisation intensive des cultures dans le bassin versant du Ramescherbach menacent non seulement les biotopes du Ramecherbach, mais également d'autres zones dignes de protection le long du Trëtterbaach. Pour préserver l'état de la zone, un entretien adapté est crucial, impliquant le fauchage, le pâturage des moutons, le débroussaillage régulier et l'entretien des peuplements d'arnica. La préservation de cette réserve naturelle nécessite également des efforts ciblés, y compris l'acquisition de terrains dans la zone tampon pour atténuer les impacts de l'intensification agricole.

Rossmillen
Rossmillen

Rossmillen

Le site "Rossmillen" est une réserve de 18 hectares d’un seul tenant acquise en 2020, située près de Binsfeld, au confluent du "Wemperbaach" et du "Milleschleed", composée de trois grands étangs avec leur parc et leur forêt attenantes.

En 1971, Hans-Joachim Schreiber acquiert le terrain et aménage le parc, qui existe encore aujourd'hui, ainsi que les trois grands étangs piscicoles. Ces grandes surfaces d’eau, ainsi que le pré humide en amont, méritent d’être préservées en tant que lieux de repos et de reproduction d’un grand nombre d'espèces d'oiseaux adaptées aux zones humides.

La zone forestière est située de part et d'autre d'une crête rocheuse et contient diverses communautés forestières : taillis de chêne, hêtraie, diverses zones de succession de forêts de feuillus, plantations d'érables et de chênes, ainsi que des plantations de douglas et des forêts d'épicéas.

En collaboration avec les autorités responsables, une renaturation du ruisseau "Wemperbaach" et des étangs est planifiée, afin d’améliorer la mosaïque de milieux humides et la migration des poissons. Une amélioration écologique du parc est aussi prévue.

L'objectif des mesures prises dans la zone forestière est une gestion forestière durable et quasi-naturelle pour éviter les interventions de grande envergure, telles que les coupes à blanc. Les coupes à blanc sont interdites ! Cette approche permet notamment d’éviter des apports excessifs de sédiments dans le cours d'eau.

À terme, les forêts d’épicéas assez âgées en situation de fond de vallée seront reconverties vers une forêt alluviale à base d’aulne glutineux (Alnus glutinosa).

L’anodonte des rivières (Anodonta anatina) est l’une des plus grandes espèces de moules d’eau douce d’Europe vivant au fond de l’eau, partiellement dans la vase, dans des zones à faible courant, comme les étangs aménagés.

Les forêts de conifères situées sur le versant rocheux exposé au sud font déjà l’objet de travaux forestiers dans le but d’y développer une forêt feuillue mixte.

Kalbermillen & Ieweschten Ourdall
Kalbermillen & Ieweschten Ourdall

Kalbermillen & Ieweschten Ourdall

Une des dernières vallées “ sauvages ” est l'un des terrains d’action privilégié de la Fondation, la vallée supérieure de l’Our. Près de 90 hectares de forêts, pâtures et prés de fauche de notre propriété encadrent un de nos plus beaux sites : le moulin de Kalborn, acquis en 1997.

Le moulin de Kalborn a presque 300 ans d’existence et a été réaffecté au domaine de la protection de la nature. Depuis 2007, les bâtiments historiques ont été progressivement rénovés - grâce au soutien de projets européens (LIFE, Leader) et de partenaires nationaux (Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte, MDDI) - pour héberger le centre d’expérience sur l’eau (WEZ), la station d’élevage de moules d’eau douce et une salle Natura 2000.

Le centre d’expérience sur l’eau (WEZ, Waasser Erliefnes Zenter) est un centre d’éducation environnementale (aquatique) destiné aux élèves et aux étudiants, ainsi qu’aux groupes privés. Il est ouvert depuis 2016.

La station conchylicole assure l’élevage de deux espèces menacées : la moule perlière (Margaritifera margaritifera) et de la mulette épaisse (Unio crassus).

La moule perlière est très sensible à la qualité de l'eau et ne supporte pas une charge élevée de sédiments fins. En outre, l'eau doit être pauvre en nutriments et rester fraîche en été. Son cycle de vie complexe, ses exigences écologiques et sa grande longévité font d’elle une espèce “ parapluie “ : en la protégeant, on protège tout un écosystème. Elle vit en effet à moitié enfouie dans le lit des rivières en filtrant jusqu’à 50 litres d’eau par jour !

L’objectif de l’élevage est la réintroduction des moules dans les ruisseaux adaptés en Grande Région (LU, BE , DE).

Dans la salle Natura 2000, les visiteurs peuvent découvrir ces zones de protection européennes, leur situation au Luxembourg et en Europe, ainsi que les spécificités de la “ Vallée de l’Our ”.

Le sentier proposé permet de découvrir la partie la plus sauvage et isolée de la vallée de l’Our. Il combine deux sentiers existants, qui peuvent être parcourus ensemble ou séparément. Le sentier longe l’Our, des forêts de ravin et permet de découvrir des points de vue exceptionnels.

Schujansbësch
Schujansbësch

Schujansbësch

Le Schujansbësch, le plus grand domaine forestier d'un seul tenant de la Fondation Hëllef fir d'Natur de natur&ëmwelt, se situe au nord de Lieler, le long du Réibaach. La zone comprend le fond de la vallée et les versants adjacents, principalement exposés au nord.

Une coupe à blanc pour une nouvelle forêt ! Une grande partie des forêts de la Fondation provient d'anciennes coupes à blanc de peuplements d'épicéas, qui ont été reconduits progressivement vers des forêts feuillues naturelles et semi-naturelles, à travers des plantations ou la succession naturelle. L'achat de la grande coupe à blanc du Schujansbësch au milieu des années 1990, très critiqué au départ, a permis, grâce à une gestion adaptée, d'améliorer considérablement la biodiversité du site et de créer un espace découverte de la forêt accessible à tous.

Une surface de 20,6 hectares dans la partie orientale n'a pas été replantée, mais laissée en grande partie à la libre évolution. Au cours de la succession naturelle, la végétation herbacée qui colonise la coupe à blanc au cours des premières années est progressivement remplacée par des essences pionnières telles que le bouleau, le saule et le sorbier des oiseleurs. Dans un stade ultérieur, des hêtres poussent dans l'ombre de cette forêt pionnière. La hêtraie est le stade final ou climacique de l'évolution de la forêt sous nos latitudes.

La partie occidentale du site a été replantée avec des feuillus. Les essences plantées ont été choisies en adaptation à la station : principalement du hêtre et du chêne, mais aussi de l’érable sycomore et du frêne.

En quête de nourriture, la cigogne noire (Ciconia nigra) visite souvent des espaces ouverts au sein des zones forestières, comme ici le fond de vallée de la "Reibaach", qui a été partiellement restauré en pâture à partir d’une ancienne forêt d’épicéas.

Une pelouse sèche silicole à bruyères d’une superficie de 3,1 hectares a été restaurée sur le haut du versant. En avril, un grand troupeau de moutons y commence chaque année sa saison d’itinérance.

L’autre nom du site, le Cactusbësch, vient du partenariat avec les supermarchés Cactus qui a permis à la Fondation d’installer ici un sentier didactique invitant à découvrir les différents milieux forestiers.

Kaleburn
Kaleburn

Kaleburn

Le randonneur découvre des vestiges historiques du canal Meuse-Moselle et longe des biotopes exceptionnels, tels qu'une boulaie tourbeuse ainsi qu'un complexe de friches humides hébergeant des papillons et des amphibiens d'une grande rareté.

Le Kaleburn abrite au centre un bas-marais tourbeux, qui a pu se développer grâce à des conditions stationnelles particulières : un haut-plateau ardennais formant une cuvette, des sols peu drainants favorisant l'accumulation des eaux pluviales, une pluviométrie élevée et des températures moyennes faibles. Des bouleaux pubescents (Betula pubescens), présentant des manchons de sphaignes (les mousses qui forment la tourbe) autour des troncs, s'y sont installés. Des inventaires ont permis d'identifier au total 61 espèces de mousses, dont 19 espèces de sphaignes. La boulaie tourbeuse à sphaignes est un habitat très particulier, extrêmement rare au Luxembourg, protégé tant au niveau national qu'européen.

Friches humides et prairies à bistorte encadrent ce "hot spot" bryologique à conserver en priorité et offrent des lieux de ponte à deux papillons reliques glaciaires, le Nacré de la bistorte (Boloria eunomia) et le Cuivré de la bistorte (Lycaena helle). Le site a d’ailleurs permis la première observation de Lycaena helle sur le territoire luxembourgeois en 1978 par l’entomologiste Marcel Hellers. Le site présente plusieurs plans d'eau, dont l'un héberge le triton crêté (Triturus cristatus), espèce relativement fréquente au Gutland, mais très rare en Oesling.

La renouée bistorte (Bistorta officinalis) de la famille des Polygonacées est une plante comestible, anciennement à usage médicinal, typique des zones humides de l’Éislek. Elle présente des inflorescences à fleurs roses très caractéristiques. La bistorte est la plante hôte indispensable à la survie du Cuivré de la bistorte (Lycaena helle). Le papillon ne pond ses œufs que sur les feuilles de la bistorte, nourriture exclusive de ses chenilles.

Le ruisseau du Kaleburn se jette en amont de Hoffelt dans un "canyon" long de 1350 m, d’une profondeur maximale de 11 m. Il s’agit d’une vallée artificielle, à savoir la tranchée d’accès au canal souterrain, devant relier les bassins versants de la Meuse et de la Moselle par une voie navigable, projet ambitieux du roi des Pays-Bas et Grand-duc de Luxembourg en 1825. Les tensions provoquées par la révolution belge, la construction du chemin de fer et l’installation en 1839 de la frontière belgo-luxembourgeoise sonnèrent le glas de l’entreprise.

Borby/Hannerhaassel
Borby/Hannerhaassel

Borby/Hannerhaassel

À proximité immédiate de la petite localité de Hannerhaasselt, à l'ouest de Troine dans la commune de Wincrange, se trouve la réserve naturelle "Borby", qui doit son nom au lieu-dit du même nom. La zone est marquée par le "Trëtterbach" et son petit affluent le "Habich". La présence de ces deux ruisseaux a donné naissance à une mosaïque de friches humides, d'herbiers de nard et de prairies marécageuses. Une ancienne carrière, acquise par la fondation, fait également partie de la zone. Ces biotopes constituent un habitat important pour une multitude d'espèces végétales et animales menacées. La réserve se trouve dans deux zones de protection Natura 2000 et doit encore être désignée comme zone protégée d'intérêt national.

La réserve naturelle "Borby /Hannerhaasselt" est connue pour être un lieu d'alimentation et de reproduction pour de nombreuses espèces d'oiseaux. C'est pourquoi la fondation s'est concentrée sur l'acquisition d'autant de surfaces que possible pour les protéger et les entretenir. Certains ornithologues ont peut-être exprimé leur préoccupation lorsque certaines parties de la zone ont été reboisées avec des épicéas. C'est pourquoi l'une des premières mesures prises au milieu des années 90 et au début des années 2000 a été d'éliminer les épicéas étrangers au site. Aujourd'hui, cette zone acide est dominée par la molinie et la bourdaine, et dans le cadre du projet LIFE Arnica, des graines et des jeunes plants d'Arnica montana y ont été semés et plantés. La présence de l'arnica entraîne toutefois des mesures d'entretien complexes. Alors qu'il est préférable de faire pâturer les zones d'herbe à nard tôt dans l'année, les zones de renouée du Serpolet ne devraient être broutées que plus tard dans l'année. En effet, le papillon de nuit bleu se trouve également dans la région et, pendant sa période de vol, il a besoin de la renouée du Japon pour pondre ses œufs, car c'est sa plante hôte. Pour éviter ces conflits, on utilise un mélange de fauchage au tracteur, de pâturage avec des moutons, de débroussaillage motorisé et de fauchage rotatif, en travaillant toujours sur d'autres zones de la réserve.

La zone autour du "Trëtterbaach" est connue pour sa richesse floristique. Les prairies et friches humides constituent un refuge important pour des espèces rares et ont également la fonction essentielle de bassin de rétention d'eau. On trouve donc dans la zone des espèces adaptées à ces parcelles marécageuses et humides, parmi lesquelles de nombreuses espèces de laîches et de joncs comme Carex demissa, Carex nigra, Carex ovalis, Carex panicea, Carex pilulifera, Juncus squarrosus, etc. D'autres espèces végétales typiques sont l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), le populage des marais (Caltha palustris), la renouée bistorte (Bistorta officinalis), la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) ou le cirse des marais (Cirsium palustre). Sur les sites plus secs, là où se trouvait autrefois une forêt d'épicéas, on trouve aujourd'hui des espèces typiques des pelouses à nard, telles que le nard raide (Nardus stricta) ou l'arnica (Arnica montana).

Les surfaces humides et les plantes qui y poussent attirent une multitude d'insectes différents. On peut citer différentes espèces de libellules, mais aussi des papillons tels que l'Aporia crataegi, l'Araschnia levana, la Boloria eunomia, la Lycaena helle ou la Boloria selene. Cette diversité d'insectes sert à son tour de source de nourriture pour les amphibiens et les oiseaux, tels que la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla alba) et la bergeronnette printanière (Motacilla flava). C'est également le cas du tarier des prés (Saxicola rubetra), qui a disparu du Luxembourg en tant qu'oiseau nicheur, mais qui peut encore être observé dans la région en tant que migrateur. Les rapaces profitent également de l'abondance de nourriture dans les prairies humides et les cours d'eau. On peut y observer des rapaces tels que la buse variable (Buteo buteo), le milan royal (Milvus milvus) et le milan noir (Milvus migrans), le faucon crécerelle (Falco tinnunculus), le grand-duc d'Europe (Bubo bubo), mais aussi des petits rapaces tels que la pie-grièche grise (Lanius excubitor) et la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio). Des oiseaux aquatiques tels que le chevalier guignette (Tringa ochropus), les aigrettes grises (Ardea cinerea) et blanches (Ardea alba), la cigogne noire (Ciconia nigra) et la grue cendrée (Grus grus) fréquentent également régulièrement la zone.

Léresmillen
Léresmillen

Léresmillen

La vallée du ruisseau de Troine, le Trëtterbaach, long de 16,5 km, est très connue des ornithologues pour sa diversité avifaunistique. En 2014, une importante zone de refuge pour les oiseaux typiques des prairies extensives a pu être sauvegardée près de la Léeresmillen. Cette zone humide reflète l'importance du Trëtterbach et de ses affluents, entourés de petites zones humides et marécageuses, ainsi que de quelques rares prairies maigres de fauche. Ce sont des habitats essentiels pour de nombreux oiseaux menacés, tels que la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la Pie-grièche grise (Lanius excubitor), le pipit farlouse (Anthus pratensis), et la bécassine des marais (Gallinago gallinago).

En amont du site, le Trëtterbaach serpente encore naturellement à travers la plaine alluviale. En aval, il a été reméandré en 2016 sur une longueur d'environ 300 mètres, grâce à des financements étatiques (Fonds pour la Gestion de l'eau) et européens (Fonds LIFE-Nature pour le projet LIFE Éislek), avec le soutien d'un sponsor (Banque RBC). Des habitats aquatiques tels que des frayères pour la truite fario et le chabot commun (Cottus gobio) y ont été multipliés. La plus-value pour l'homme et la nature se traduit par une rétention améliorée des eaux en cas de crue et une reconnexion de la rivière avec sa plaine alluviale. Les prairies de la plaine alluviale réaménagée sont gérées via un pâturage extensif grâce à la collaboration avec des agriculteurs locaux.

La renoncule à feuilles de lierre (Ranunculus hederaceus) est une petite plante menacée d'extinction, qui vit à l'interstice des milieux terrestres et aquatiques. Ses habitats comprennent les zones de sources, les bas-marais, les rives sèches des étangs et les petites rivières.

La lamproie de Planer (Lampetra planeri) se distingue par un corps nu anguilliforme de 12 à 20 cm et une bouche sans mâchoires mais pourvue d'une ventouse. Ayant besoin de petits cours d'eau propres et riches en bancs de détritus et de sédiments, elle bénéficie particulièrement de la renaturation.

La Bergeronnette printanière (Motacilla flava) est un passereau migrateur de petite taille aux couleurs éclatantes de jaune, vert et gris-bleu, qui nidifie dans des zones humides ou agricoles. Son déclin est principalement dû à l'intensification des pratiques agricoles, notamment un fauchage précoce et répété en période de nidification.

En 2019, les journaux annonçaient la triste nouvelle : le Tarier des prés (Saxicola rubetra), autrefois largement répandu, a officiellement disparu en tant qu'espèce nicheuse. Son dernier refuge se trouvait dans la zone humide extensive, où il peut toujours être observé en période de migration.

Emeschbaach
Emeschbaach

Emeschbaach

En 2010, la Fondation a acquis, au lieu-dit Emeschbaach, un vaste ensemble de parcelles agricoles exploitées intensivement dans un paysage dépourvu de structures écologiques. L'objectif était de les reconvertir et de soutenir une agriculture respectueuse de l'environnement et des ressources naturelles, tout en développant un paysage richement structuré par une mosaïque d'habitats.

Depuis novembre 2011, plusieurs partenaires ont coopéré pour revaloriser ce paysage agricole, à savoir :

  • Le Forum pour l'emploi a cultivé pendant 7 ans quelques hectares de légumes pour son projet "Am Gaertchen".
  • Le petit troupeau de vaches Galloway, initialement géré par CNDS Naturaarbechten et actuellement par un agriculteur biologique de Hupperdange, passe l'hiver sur un terrain doté de l'abri pour le bétail construit en 2013 par le projet LIFE Éislek.
  • L'exploitation agricole biologique "Naturhaff", située à Derenbach, gère la majeure partie des terres agricoles selon des techniques culturales sans labour.

Deux vergers conservatoires de 230 arbres fruitiers (115 vieilles variétés de pruniers et cerisiers) sont exploités selon le modèle de l'agroforesterie. L'espacement des arbres fruitiers permet d'associer des cultures au sol, une pratique ancienne qui a disparu de nos paysages malgré ses avantages en termes de biodiversité et de rendement agronomique. Une valorisation écologique du paysage ardennais est réalisée par la création de nouveaux habitats et de corridors écologiques (haies, arbres solitaires, bosquets, étangs, bandes herbacées, friches...).

Le fusain d'Europe (Euonymus europaeus), un petit arbuste toxique appelé "Pafenhittchen" en luxembourgeois ou bonnet d'évêque en raison de l'aspect des fruits à capsule rose-orange, est fréquemment présent dans nos haies naturelles.

Le milan royal (Milvus milvus), un rapace élégant facilement reconnaissable à sa queue fortement entaillée et à ses taches blanches sous les ailes, affectionne les espaces ouverts du plateau de Wincrange pour chasser les petits rongeurs.

Le chant de l'alouette des champs (Alauda arvensis) est facilement reconnaissable. Les changements dans les pratiques culturales et la diminution des insectes ont provoqué un effondrement dramatique des populations de près de 60% au cours des vingt dernières années.

L'ancienne ardoisière d'Asselborn, datant du 17ème siècle, où les schistes étaient extraits horizontalement et verticalement jusqu'à des profondeurs de 110 mètres, abrite aujourd'hui une remarquable colonie de chauves-souris.

Cornelysmillen
Cornelysmillen

Cornelysmillen

Cornelysmillen est l'une des réserves phares de la fondation. Depuis 1984, des acquisitions de terrains ont été réalisées dans cette vaste zone humide englobant la plaine alluviale de la Woltz et ses affluents, la Weierbaach, la Kléngelbaach et la Stauwelsbaach. Sur le site se côtoient ruisseaux, étangs et prairies humides, et le paysage rappelle celui des Hautes Fagnes.

Au fil du temps, l'exploitation traditionnelle des prairies de fauche ou des pâtures a été abandonnée au profit de plantations de conifères plus rentables. Ce changement a provoqué la régression d'une multitude d'espèces caractéristiques. Après l'enlèvement des conifères, un pâturage extensif avec des moutons de race rustique a été réinstauré. Des actions de débroussaillage et de fauchage sont nécessaires pour empêcher la colonisation par une végétation ligneuse et favoriser le retour ou le maintien des espèces rares, telles que la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) ou la potentille des marais (Comarum palustre). Les anciens étangs piscicoles ont été réaménagés afin d'offrir un habitat adapté à l'avifaune aquatique, et un grand nombre de nouvelles mares accueillent les amphibiens.

De nombreuses espèces d'oiseaux de la liste rouge sont observées dans la réserve, comme la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), dont plusieurs couples nichent sur le site. Entre juillet et août, la cigogne noire (Ciconia nigra) fréquente le site pour sa recherche de nourriture. La canneberge ou myrtille de marais (Oxycoccus palustris) a trouvé son dernier refuge ici. Ce petit arbrisseau à baies et à tiges très grêles est étroitement lié à la "cranberry" américaine. Il ne pousse que dans des marais tourbeux en compagnie des sphaignes.

Depuis quelques années, la Fondation peut compter sur un autre gestionnaire des zones humides : le castor européen (Castor fiber) prend un malin plaisir à réorganiser les ruisseaux, les fossés et les plans d'eau. Le nacré de la bistorte (Boloria eunomia) est lié à sa plante hôte, la renouée bistorte (Bistorta officinalis). Les chenilles se nourrissent exclusivement des feuilles de cette plante. Le papillon vole en une génération entre fin mai et début juillet. Le sentier propose un tracé combiné avec le Sentier des passeurs, témoignant des fuites des résistants et réfractaires pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il permet de découvrir l'îlot de biodiversité, des zones humides le long du petit ruisseau Klengelbaach.

Conzefenn
Conzefenn

Conzefenn

Situé à la pointe nord du grand-duché de Luxembourg, le site Conzefenn englobe une mosaïque d'habitats humides le long des ruisseaux Fennbaach et Kailsbaach, qui alimentent les lacs artificiels de Weiswampach. La propriété de la Fondation s'étend sur 13,92 ha, dans ce paysage de " -fenn " (fagne en français) désignant des terrains fangeux, marécageux, voire tourbeux.

Le Conzefenn est surtout connu pour ses vestiges de pelouses maigres à ards raides (Nardus stricta) et à arnica (Arnica montana). Le projet LIFE-Nature Arnikawiesen visait la préservation et la restauration de ces habitats rares, menacés entre autres par l'eutrophisation due à la fertilisation agricole excessive. La population d'arnica des montagnes a pu y être stabilisée et agrandie grâce aux bonnes mesures de gestion, telles que la restauration des fonds alluviaux après le retrait des épicéas, le développement d'une agriculture extensive et la lutte contre l'embroussaillement des zones humides. La zone de source du ruisseau Fennbaach forme un entonnoir assez large, caractérisé par des surfaces de pelouses maigres et des résidus de végétation de bas-marais acides. Le ruisseau Kailsbaach traverse une large zone de forêt alluviale, dans laquelle se trouvent des tourbières boisées, telles que les boulaies à sphaignes.

L'arnica des montagnes (Arnica montana) est une plante montagnarde typique des sols acides et pauvres en éléments nutritifs. La restauration de la population est réalisée à l'aide de la plantation de plantules issues de graines locales.

Le petit collier argenté (Boloria selene) – reconnaissable à son point noir sur sa face ventrale - est lié à ses plantes hôtes, issues de la famille des violettes, dont les feuilles constituent l'unique nourriture des chenilles du papillon.

Feu Jean Werner, un éminent bryologue, a confirmé l'exceptionnelle biodiversité du site en recensant 84 espèces de mousses, dont 10 sphaignes différentes. La seule population luxembourgeoise du genêt d'Angleterre (Genista anglica), l'un des plus petits genêts, haut de 10 à 40 cm et présentant des épines, a été identifiée le long du Kailsbaach.